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DE LA REPUBLIQUE DU MALI
LE MEDIATEUR

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ALLOCUTION DU MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE

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ALLOCUTION DU MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE
24e SESSION DE L’EID
Bamako, le 10 Décembre 2019
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Ministre de l’Economie et des Finances,
Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Madame et Messieurs les Présidents des Institutions de la République et Autorités Indépendantes, Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques et Organisations Internationales,
Distingués Invités,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de commencer par évoquer la mémoire de deux figures de l’Espace d’interpellation démocratique qui nous ont quitté depuis la dernière édition de notre Forum tenue le 10 Décembre 2018.
Il s’agit, d’une part, de l’Imam Abdoul Aziz YATTABARE qui, au titre du Haut Conseil Islamique du Mali,  fut successivement membre du Jury d’honneur de l’EID en 2016, 2017  et 2018. L’Imam Abdoul Aziz  a dramatiquement  quitté ce monde le Samedi 19 Janvier 2019.
Il s’agit, d’autre part, de Monsieur Soro COULIBALY, Chef du groupe musical « Harouna BARRY » qui interprète l’hymne de l’EID depuis 1994. Monsieur Soro COULIBALY a été rappelé à Dieu le Dimanche 03 Novembre 2019.
Avec votre permission, Monsieur le Premier Ministre, j’invite l’assistance à observer une minute de silence et de prière pour le repos de leurs âmes.
Mesdames et Messieurs
Je voudrais saisir cette occasion pour exprimer, respectueusement,  ma profonde gratitude à Monsieur le Premier Ministre, pour sa présence et celle des membres du Gouvernement. Je tiens ici, à saluer la tradition démocratique que l’EID a instaurée et qui nous vaut qu’à chacune de ses sessions, le Gouvernement avec son Chef, vienne humblement se soumettre aux interpellations des gouvernés. L’exercice est une obligation profondément salutaire pour notre jeune démocratie, à l’image de laquelle il contribue à donner force et singularité.
Je salue et remercie les Personnalités venues de l’extérieur et qui ont bien voulu faire le déplacement pour participer au Jury d’honneur et nous témoigner ainsi leur amitié et leur considération.
Il s’agit  de Madame Catherine CHOQUET militante infatigable des droits de l’Homme que l’on ne  présente plus, tant le public malien est habitué à sa présence dans le cadre de l’EID. Sa contribution au jury d’honneur de ce Forum est une belle histoire de fidélité et d’amitié à laquelle nous rendons hommage.
Il s’agit aussi de  Madame Nana Awa DABOYA éminent juriste, ancienne présidente de la Cour de justice de la CEDEAO, et actuellement Médiateur de la République sœur du TOGO. Madame Nana Awa DABOYA, qui a assisté en 2016 à la 21ème  Session de l’EID en tant qu’Invitée d’honneur, revient aujourd’hui pour nous gratifier de sa participation en tant que membre du Jury d’honneur de la 24ème Session de l’EID.
Il s’agit enfin de  deux hauts Responsables de la Commission de l’Union Africaine :
§ notre compatriote Maître Soyata MAIGA, Commissaire et Présidente sortante de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples à qui j’adresse une mention spéciale, au nom de toute l’équipe de l’EID, en raison de son engagement et de sa disponibilité gratuite pour cette 24ème Session de l’EID
§  monsieur Calixte Aristide MBARI représentant Madame la Commissaire aux Affaires politiques de l’Union Africaine, à qui nous exprimons notre sincère reconnaissance pour l’attention réservée à l’EID, et pour le message qu’il nous délivrera tout à l’heure.
Parlant de l’Union Africaine, je voudrais rappeler que, dans la « Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance », les Etats membres de l’Union Africaine, « conscients des conditions historiques et culturelles en Afrique » se sont donnés comme objectifs, entre autres, non seulement de promouvoir les « valeurs et les principes universels de la démocratie » mais aussi d’instaurer et de consolider la bonne gouvernance par la promotion de la pratique et de la culture démocratiques ».
Nous souhaitons que par leur participation à cette session de l’EID, les deux hauts Responsables de la Commission de l’Union Africaine  soient des « Grands Témoins » pour ce Forum. Certes l’EID est une singularité de la démocratie malienne, mais son principe est consubstanciel à toute démarche vers une démocratie africaine moderne et de ce fait, il est conforme aux objectifs visés par la Charte africaine de la démocratie.
Cette 24ème Session reçoit par ailleurs, à titre d’Invité spécial, le Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), Monsieur Aguibou BOUARE. Je voudrais rappeler que depuis l’adoption, par l’Assemblée nationale du Mali, de la Loi N° 2016-036 du 07 Juillet 2016, la CNDH est l’Institution Nationale des Droits de l’Homme et le Mécanisme national de Prévention de la torture. Dans ses missions, cette nouvelle Autorité administrative indépendante partage avec l’Institution du Médiateur de la République, la promotion des mêmes valeurs de respect de l’Etat de droit et de bonne gouvernance. A cet égard, je tiens à relever  que ce n’est pas la première fois que le Médiateur de la République et la CNDH collaborent dans ces domaines. En effet, on se souviendra, qu’au cours de l’année 2015, alors que la CNDH n’avait pas encore le statut que lui confère la Loi de 2016, elle avait participé pleinement au groupe de travail mis en place par le Médiateur de la République pour réfléchir sur les problématiques de l’EID en vue de renforcer l’ancrage de ce Forum dans la démocratie malienne. C’est donc avec un grand intérêt que nous écouterons tout à l’heure le message du Président de la CNDH à la 24eme édition de l’EID.
Aux Représentants des Organisations de la Société Civile et de la Presse, le Médiateur de la République tient ici à exprimer, au nom de l’Institution,  toute notre reconnaissance pour leur engagement dans la défense et la promotion des droits et libertés démocratiques. A celles de ces Organisations qui sont partenaires du Médiateur de la République, nous renouvelons notre sincère gratitude pour leurs nombreuses et précieuses contributions en faveur de l’EID.
Mesdames, et Messieurs
Honorables Invités
Au nom de tout le Personnel du Médiateur de la République, particulièrement les membres du Secrétariat Permanent de l’EID, au nom de tous les membres de la Commission préparatoire et en mon nom personnel, je souhaite, bien chaleureusement, à tous, la bienvenue à la 24ème Session de l’Espace d’Interpellation Démocratique et un bon séjour à nos estimés hôtes.
Monsieur le Premier Ministre chef du Gouvernement,
Mesdames, Messieurs les membres du Jury d’Honneur,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Pour cette 24ème Session, le Secrétariat permanent de l’EID a enregistré 465 demandes d’interpellation, contre 454 en 2018. La Commission préparatoire, après dépouillement et analyse des 465 dossiers, en a retenu 246 qu’elle a répartis comme suit :
§  38 dossiers pour lecture publique
§  208 dossiers pour suite à donner par les départements ministériels concernés.
Les 219 dossiers restants n’ont pas été retenus pour défaut de conformité avec les critères définis par le règlement intérieur de l’EID.
A chaque édition de l’EID,  nous exposons des statistiques, non pour sacrifier à une quelconque  politique de chiffres, mais pour illustrer la participation de nos concitoyens à ce Forum dont les initiateurs ont voulu qu’il contribue à un mode alternatif de dialogue démocratique entre gouvernants et gouvernés.
Depuis  cinq ans, nous observons, une croissance continue la participation de nos concitoyens aux sessions de l’EID. Ainsi, partis de 206 demandes d’interpellation en 2015, nous sommes passés successivement à 234 en 2016 et 290 en 2017, puis nous avons connu un bond à 454 en 2018 pour arriver à 465 cette année 2019.
Une analyse statistique de l’origine de ces demandes d’interpellation, révèle  que la participation de nos concitoyens vivant dans les Régions est une donnée, elle aussi,  en évolution croissante. Ainsi en 2015 plus de 60 % de demandes émanaient des Régions hors du District de Bamako. En 2016, ce pourcentage était supérieur à 56 %. En 2017, il remontait à 60 % pour atteindre plus de 80 % en 2018. En 2019 ce taux se situe légèrement au-dessus de 67 %. Bien qu’inférieur à celui de 2018, le taux de 2019 reste élevé et est tout à fait remarquable quand on sait que, de 2015 à aujourd’hui, l’état de l’insécurité, notamment dans les Régions du Nord et du Centre de notre pays, continue d’impacter négativement la libre circulation de nos concitoyens. Ceux-ci, malgré tout, et dès qu’ils l’ont pu, se sont manifestés auprès des Délégations territoriales du Médiateur de la République pour exprimer leurs préoccupations.
Certes des disparités existent entre les régions ; mais celles-ci prises ensemble,  quelle que soit l’année, enregistrent plus de la moitié des demandes d’interpellation sur le plan national.
Par contre la participation des Femmes, n’a bénéficié que faiblement de cette dynamique d’ensemble qui marque le processus de l’EID depuis cinq ans. En effet de presque nul qu’il était dans le passé, le taux de participation des Femmes à l’EID n’a atteint que 7,26 % en 2018 et 7,74 % en 2019. Ce résultat est manifestement insatisfaisant et  souligne la nécessité, pour l’avenir, de renforcer les actions de proximité pour l’information et l’écoute de cette importante composante de la Nation.
En ce qui concerne les Maliens de la Diaspora nous avons enregistré, pour cette 24ème Session, seulement quatre (04) demandes d’interpellation.  Cette participation nous paraît trop faible  et ne correspond certainement pas à l’état réel des difficultés administratives auxquelles nos compatriotes de la Diaspora peuvent être confrontées dans leurs relations avec les juridictions dont ils relèvent. Pour améliorer et favoriser l’accès des Maliens de l’Extérieur aux services du Médiateur de la République en général, et à l’EID en particulier, un projet est actuellement en cours de réalisation visant à instituer des Correspondants du Médiateur de la République dans nos Ambassades et Consulats, dans le cadre d’un mécanisme léger et opérationnel que nous sommes en train de mettre en œuvre avec l’aide du Ministère des Affaires Etrangères et aussi celle du Ministère chargé des Maliens de l’Extérieur.
Monsieur le Premier Ministre chef du Gouvernement,
Mesdames, Messieurs les membres du Jury d’Honneur,
Honorables invités,
Il y a cinq ans, sur la base des expériences accumulées dans l’organisation des éditions précédentes de l’EID, y compris les observations et les recommandations des différents Jurys d’honneur, le Médiateur de la République chargea un groupe de réflexion autonome d’examiner les problématiques identifiées comme des questions liées au concept de ce Forum, à sa perception par nos concitoyens, à sa mission d’éducation à la démocratie et à ses mécanismes de fonctionnement. De cette réflexion sont issues un certain nombre de mesures pratiques dont la mise en œuvre a pu fortement contribuer à améliorer les résultats attendus.
L’EID est un processus qui, dans sa phase finale, se manifeste une fois l’an, le 10 Décembre ; mais qui, dans sa phase préparatoire, nécessite un long et minutieux travail d’information, de sensibilisation, d’écoute et de traitement pédagogique. Je voudrais à cet égard, renouveler, ici, à tous les membres de la Commission préparatoire, aux membres du Secrétariat Permanent de l’EID, comme  à tout le personnel du Médiateur de la République sans oublier les Délégations territoriales, dont certaines œuvrent actuellement dans des contextes parfois très difficiles sur le plan physique et moral, ma profonde appréciation et toute ma gratitude pour leur  engagement constant, enthousiaste et précieux au service du pays. Je les exhorte à poursuivre dans cette voie, sans relâche, car la participation de plus en plus forte de nos compatriotes à ce Forum traduit, plus qu’un intérêt de circonstance mais surtout une profonde attente sociale à laquelle l’EID doit s’astreindre de répondre, pour conforter son ancrage dans notre démocratie nationale.
Sur ces mots, je déclare ouverte la 24ème Session de l’Espace d’Interpellation Démocratique.
Merci de votre bienveillante attention.
Le Médiateur de la République
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